Asie Marché de l'Art Contemporain

Une scène artistique foisonnante, assez méconnue de l’Europe, a émergé dans les pays d'Asie au cours de ces dernières décennies. L’art contemporain asiatique, longtemps absent du marché international de l’art, s’est développé dans le sillage de la croissance économique de ces pays. Comprendre les éléments constitutifs de la scène artistique en Asie de l’Est et du Sud-Est nous informe sur l'histoire, les influences et le développement de ces pays et nous éclaire sur leur intégration dans une culture globale vers laquelle nous tendons.

 

LES TENDANCES DU MARCHE DE L’ART CONTEMPORAIN ASIATIQUE

Liu Ye

Classement des ventes aux enchères des artistes artistiques en 2022
Le dernier rapport Hiscox Artist Top 100 (HAT 100) réalisé par ArtTactic* se penche sur les principales tendances du marché de l’art contemporain et s'intéresse aux artistes les plus en vue des cinq dernières années, en analysant à la fois la valeur et le nombre de leurs œuvres vendues aux enchères. Le rapport constate qu’en 2022, un nombre record de 700 œuvres de jeunes artistes contemporains (moins de 45 ans) ont été mises aux enchères dans les deux ans de leur création, contre 279 en 2021. 
Dans le classement des ventes aux enchères des 100 premiers artistes en 2022, en millions $, les artistes asiatiques se positionnaient comme suit : N°2 Yayoi Kusama (Japon) 62,437, 976, N°3 Yoshitomo Nara (Japon) 48,956,964, N° 12 Mathew Wong (Canada) 17,450,952, N°24, Takashi Murakami (Japon) 9,142,058, N°28 Zao Wou-Ki 8,137,591 (France), N°35 Salman Toor (Pakistan) 7,422,583, N°40 Christine Aj Tjoe (Philippines) 5,635,366, N°45 Liu Ye (Chine) 4,875,150, N°54 Zheng Fanzhi (Chine) 4,27,889, N° 56 Huang Yuxing (Chine), N°69 Li Huayi (Chine) 3,695,155, N°89 Izumi Kato (Japon) 2,416, 881. Les artistes japonais ont ainsi réalisé de belles ventes, de même pour l'artiste franco-chinois Zao Wou-Ki ou encore l'artiste américano-pakistanais Salman Toor.
*Top 100 des artistes by Hiscox, Novembre 2023
https://www.hiscox.fr/courtage/sites/courtage/files/documents/top_100_artistes_hiscox_2023_fr.pdf



Zhang Daqian

La Chine à la seconde place du marché mondial de l'art en 2023
La dernière édition du rapport annuel Art Basel et UBS Global Art Market Report nous renseigne sur le marché mondial de l'art : en baisse de 4 % en 2023. "Nous avons vu que tout le monde a eu des difficultés en 2020, puis une amélioration en 2021", déclare l'auteur du rapport, l'économiste spécialiste de la culture, Clare McAndrew. Cependant, poursuit-elle, "une fracture a commencé en 2022, avec la Chine en baisse et les États-Unis et le Royaume-Uni qui se sont plutôt bien rétablis."
En 2023, les ventes sur le marché mondial de l'art ont chuté d'environ 4 %, passant de 67,8 millions de dollars à une estimation de 65 milliards de dollars, selon le rapport. Ce chiffre reste supérieur au niveau du marché en 2019 (du moins sans tenir compte de l'inflation), qui s'élevait alors à 64,4 milliards de dollars. Selon le rapport, les marchands d’art ont enregistré une forte hausse des ventes en ligne l'année dernière.
Comme dans de nombreuses autres industries, l'augmentation des coûts a été le principal défi pour les entreprises du marché de l'art en 2023. Les États-Unis sont restés l'acteur dominant du marché mondial de l'art en 2023, avec 42 % des ventes en valeur, bien qu'il s'agisse d'une baisse de 3 % par rapport à 2022. La Chine a dépassé le Royaume-Uni en tant que deuxième marché le plus important, sa part atteignant 19 %. Le Royaume-Uni est passé à la troisième place, avec une part de 17 %, et la France a conservé sa quatrième place, avec 7 %.
Les foires d'art contribuent moins au chiffre d'affaires des marchands d’art, d'une année sur l'autre, passant de 35 % en 2022 à 29 % en 2023. Les petits marchands toutefois (dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 500 000 dollars) ont connu une augmentation de 11 % de leurs ventes moyennes. En ce qui concerne les ventes aux enchères, après une année record en 2022, les ventes aux enchères publiques ont baissé de 7 % pour atteindre 25,1 milliards de dollars en 2023, selon le rapport.
Source : Artnet News, par Eileen Kinsella, 13 Mars 2024

Zhang Daqian : l’artiste asiatique le plus vendu aux enchères en 2023
Selon la société Artnet Price Database, le peintre chinois Zhang Daqian, décédé en 1983, a atteint une valeur totale de ventes de 248 millions de dollars aux enchères l'année dernière, soit une augmentation de près de 38 % par rapport aux 180,6 millions de dollars de 2022. Non seulement il a été l'artiste asiatique le plus vendu en 2023, mais il se situe également à la deuxième place au niveau mondial, après Pablo Picasso, dont la valeur totale des ventes s'est élevée à 595,7 millions de dollars. Ce résultat a pu surprendre certains, en particulier ceux qui s'intéressent à l'art contemporain.
Ces dernières années, la liste des artistes asiatiques les plus vendus était dominée par des artistes japonais vivants, tels que Yayoi Kusama (8ème en 2023, 190 millions de dollars) et Yoshitomo Nara (21ème », 88 millions de dollars). Mais les artistes chinois nés à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, peut-être moins connus du public occidental, atteignent des prix élevés depuis longtemps, et leurs œuvres sont vendues non seulement dans les grandes maisons de vente aux enchères à Hong Kong, mais aussi dans des ventes locales et régionales en Chine continentale et dans certaines parties de l'Asie.
L'œuvre de Zhang Daqian la plus vendue en 2023 était "Pink Lotuses on Gold Screen" (1973), une projection d'encre et de couleur sur papier doré sur un écran à deux panneaux. Elle a été vendue pour 251,6 millions de dollars HK (32 millions $) lors d'une vente de Sotheby's Hong Kong en avril 2023. Parmi les 100 premiers lots de Zhang Daqian vendus en 2023, près de la moitié ont atteint un prix supérieur à 1 million de dollars, dont quatre pour une somme à huit chiffres. L'œuvre la moins chère de cette liste, un rouleau à l'encre sur papier intitulé "Buddhist Monastery in the Mountains" (antérieur à mars 1958), s'est tout de même vendu pour la belle somme de 406 597 dollars.
D'autres noms d’artistes asiatiques figurent parmi les 40 premiers artistes vendus aux enchères dans le monde en 2023. Cependant, aucun d'entre eux n'est vivant. L'artiste chinois vivant le plus vendu en 2023 était Liu Ye, qui figure à la 46ème place, avec une valeur totale des ventes de 42,3 millions de dollars.
Extraits. L'article complet était publié dans The Asia Pivot le 21 février 2024.

Que retenir de l'India Art Fair 2024 ?
"Au cours de ces six derniers mois/ un an, le marché s'est embrasé", déclare Roshini Vadehra, de la galerie Vadehra, qui a vendu la majeure partie de son stand le jour de l'ouverture de la 15ème édition de l'India ArtFair, dont deux cabinets d'Atul Dodiya pour 80 000 dollars. 
Certains voient le marché de l'art indien comme un marché essentiellement national qui se renforce à l'intérieur du pays, mais qui est coupé des courants mondiaux. Pourtant la foire 2024 offre des raisons d'être optimiste. La demande est telle que l'India Art Fair a désormais de la concurrence : Art Mumbai a ainsi ouvert ses portes en Novembre dernier. En l'absence d'un soutien soutenu de l'Etat, le monde de l'art indien se nourrit d'initiatives privées. Le Madras Art Weekend a débuté en 2022 et le Jodhpur Art Week sera lancé en novembre de cette année.
Dans le haut de gamme, l'engouement pour les maîtres modernes tels que M. F. Husain et F. N. Souza ne se dément pas. Certains pensent que la hausse des prix de ces œuvres modernes a poussé les acheteurs à se tourner vers l'art contemporain, ce qui a stimulé ce secteur. "J'ai constaté un regain d'intérêt pour les artistes en milieu de carrière", déclarait Shireen Gandhy, propriétaire de la galerie Chemould Prescott Road. À la fin de la première journée, Shireen Gandhy avait vendu 80 % de son stand, dont "A Prayer Unanswered "(2023-24) de Mithu Sen.
Les spécialistes de Christie's New York qui ont organisé des ventes aux enchères, ont remarqué de nouvelles habitudes d'achat. "Nous voyons des acheteurs qui viennent pour la première fois et qui achètent le haut de gamme, plutôt que de faire des achats plus petits, comme nous nous y attendons habituellement", a déclaré Nishad Avri. Si la majorité des galeries présentes à la foire exposaient des artistes d'Asie du Sud, certaines ont apporté un mélange d'œuvres internationales, comme Neugerriemschneider (Berlin), la Galerie Isa (Mumbai), Marc Straus (New York) et la Galleria Continua.  À la fin de la deuxième journée de la foire, la Galleria Continua avait notament vendu plusieurs œuvres de l'artiste chinois Ai Weiwei pour environ 300 000 euros (324 000 dollars).

Source : What Was Hot at the India Art Fair par Cleo Roberts-Komireddi, Artnet News, 2 Février 2024


Leslie de Chavez

Art SG 2024 a reçu un nombre record de 45 300 visiteurs
L'édition 2024 d'Art SG (Art Singapore) a accueilli 114 galeries de 33 pays et territoires, en baisse toutefois par rapport aux 164 exposants de 2023. Par contre, les directeurs de galeries ont noté une "plus grande énergie" pour l'édition 2024.
La 'Platform' présentait des installations artistiques de grand format qui ont vivement attiré l'attention des visiteurs et les panneaux tissés de l'artiste textile malaisien Marcos Kueh sont rapidement devenus l'image totémique d'Art SG 2024. Présentée par la jeune galerie malaisienne The Back Room, l'œuvre a été vendue à une institution anonyme de Singapour pour un prix compris entre 50 000 et 100 000 dollars. Les artistes asiatiques étaient également très demandés : Lehmann Maupin a vendu des œuvres de l'artiste sud-coréenne Lee Bul entre 200 000 et 300 000 dollars, tandis que Sundaram Tagore a vendu une série d'œuvres de Hiroshi Senju, Jane Lee, Miya Ando et Zheng Lu pour un total combiné de plus d'un million de dollars. La galerie indonésienne Gajah a également vu ses efforts pour promouvoir l'artiste décédée Gusti Ayu Kadek Murniasih récompensés. Ses œuvres, ainsi que celles de la sculptrice singapourienne Han Sai Por et de l'artiste philippin Leslie de Chavez, qui étaient présentées sur le stand, ont toutes trouvé preneur. 
Pour Pauline Loeb d'ArtFairMag, Art SCG 2024 a été une foire de qualité qui cherche encore son public. La qualité générale était élevée. La diversité était également là avec de la peinture, sculpture, céramique, des vidéos, des tapisseries et bien plus encore. Mais elle conclut : "J'ai beaucoup apprécié ma visite à Art SG, mais je ne suis pas certaine du succès commercial de la foire pour ses exposants. Je pense qu'elle doit encore faire ses preuves auprès du public international et qu'elle doit s'adapter à l'évolution des habitudes des collectionneurs locaux.
Sources : Straits Times 25 Janvier 2024, Clement Yong, Art Fair Mag, Pauline Loeb, 24 Janvier 2024


Singapour, Marina Bay Sands

Optimisme sur le marché de l’art en Asie
Si la situation est difficile sur le marché global de l’art, dans un contexte de conflits géopolitiques, d’inflation et de taux d'intérêt élevés, la situation est quelque peu différente sur le continent asiatique. L'année dernière, les ventes en Chine continentale et à Hong Kong ont diminué de 14 % par rapport à l'année précédente, selon le dernier rapport Art Basel et UBS sur le marché mondial de l'art. Bien que les ventes dans la région soient restées supérieures de 13 % à celles de 2020, avec 11,2 milliards de dollars, il s'agit du deuxième niveau le plus bas depuis 2009. Néanmoins, le 2023 Survey of Global Collection d'Art Basel et UBS indiquait qu'au cours du premier semestre 2023, les collectionneurs de Chine continentale avaient les dépenses moyennes les plus élevées de tous les collectionneurs, soit 241 000 dollars. Ce chiffre était en nette augmentation par rapport aux deux années précédentes.
La Corée du Sud reste un marché solide, avec une forte fréquentation internationale lors de la deuxième édition de Frieze Séoul. De plus en Novembre 2023, les plans d'une nouvelle installation de stockage d'œuvres d'art de plusieurs millions de dollars, située à proximité de l'aéroport international d'Incheon, en Corée du Sud, ont été annoncés. La société coréenne Arshexa, qui a développé le projet, affirme que la nouvelle installation de stockage d'œuvres d'art sera l'une des plus grandes au monde. Le développement de Singapour en tant que marché de l'art pourrait par contre être entravé par la faiblesse du marché financier et le coût de la vie.
La deuxième édition de la grande foire internationale ARTSG (Art Singapore) arrive à Singapour du 19 au 21 Janvier 2024 et annonce une liste exceptionnelle de 116 galeries provenant de 33 pays et territoires. Art Basel Hong Kong revient avec une édition 2024 présentant pas moins de 243 galeries internationales de premier plan et un programme dynamique à l'intérieur et à l'extérieur du Hong Kong Convention and Exhibition Centre (HKCEC) du 28 au 30 Mars 2024.

Sources : ArtNews, autres, 2023, Janvier 2024


Nouvel entrepôt de stockage d'art, Séoul

L'ambitieux projet de la Corée du Sud : devenir un pôle artistique majeur en Asie
Un gigantesque entrepôt de stockage d'œuvres d'art, d'une valeur de plusieurs millions de dollars et d'une superficie totale d'un million de mètres carrés, est en cours de construction à proximité de l'aéroport international d'Incheon, en Corée du Sud. La société coréenne Arshexa, qui a développé le projet, affirme que la nouvelle installation de stockage d'œuvres d'art sera l'une des plus grandes au monde, comprenant cinq étages, y compris un sous-sol, et 138 pièces de différentes tailles. La construction devrait commencer en avril 2024 et le stockage des œuvres devrait être achevé en 2026. Le projet comprendra la construction d'installations d'expositions pour des galeries, des musées, des foires d'art et des points de vente de nourriture et boissons. Le marché de l'art en Corée du Sud a dépassé les ₩1 trillion (812 millions de dollars) en 2022, un record historique, selon le rapport Korea Art Market 2022 publié en début d'année. La croissance a été stimulée par l'afflux de nouveaux acheteurs individuels, ainsi que par une explosion de la part de revenus dérivée de l'expansion des ventes aux enchères et des foires d'art, plus particulièrement le lancement réussi de Frieze Seoul. En Asie, les professionnels de l'art sont très demandeurs d'espaces de stockage ; des villes comme Hong Kong, Singapour et Pékin en sont déjà équipées.
Source : Artnet News, Vivienne Chow, 30 Novembre 2023


Kazuyuki Takezaki, untitled, 2023

Où en est l’art contemporain au Japon
Du 2 au 5 novembre 2023, Tokyo accueille, en collaboration avec Art Basel, la 3e édition d'Art Week Tokyo (AWT) qui réunit une cinquantaine de galeries, musées, y compris le National Museum of Modern Art, Tokyo (MOMAT) et showrooms.

Depuis des années, les galeristes internationaux se posent des questions sur le développement de l'art au Japon. L’Archipel nippon produit certes de grands artistes mais ils n’ont pas le retentissement qu’on pourrait escompter dans le pays.  «Beaucoup de formes de création au Japon, des arts traditionnels au manga, sont bien considérées et connues. L’art contemporain est son parent pauvre. Il n’est pas orné de prestige intellectuel ou artisanal, par exemple. Pourtant, à Geidai, l’université des beaux-arts de Tokyo, les jeunes travaillent bien», estime Clélia Zernik, professeur de philosophie de l’art aux Beaux-Arts de Paris et fine observatrice de l’art contemporain japonais.
"La morosité économique depuis trente ans a conduit le pays à se replier sur lui-même et à se couper du reste du monde, le rendant opaque", explique Clélia Zernik. Conséquence, l’art contemporain n’a pas au Japon la visibilité dont il jouit ailleurs. "Les médias lui consacrent peu d’attention. Les hommes politiques n’y accordent aucune considération. Les galeries locales ne publient pas leurs chiffres de vente. L’État n’accorde aucune exemption fiscale pour dynamiser le secteur".

«Les expositions sont plutôt sur des thèmes prémodernes», déplore Kenji Kajiya, historien d’art à l’université de Tokyo. Les artistes japonais connus ne font pas d’œuvres à caractère politique. Le jeune producteur Kentaro Hayashida fait lui aussi le constat d’une scène contemporaine dévitalisée : «Bien sûr que les Japonais aiment la beauté. Ils courent au Louvre comme tout le monde. Mais ils ne comprennent pas les aspects sociaux ou sociétaux de l’art contemporain», déplore-t-il. Pour les grands artistes, l’inspiration semble venir d’ailleurs : « Les grands artistes Makoto Aida, Takashi Murakami, Yoshitomo Nara, ont tous fait un séjour à l’étranger avant de percer au Japon», observe Clélia Zernik.
Le Japon a bien ses artistes iconoclastes, souvent rassemblés en collectifs. "La scène artistique au Japon peut être très atomisée", note le directeur d'AWT, Atsuko Ninagawa, "les musées se tenant à l'écart de la scène des galeries". Récemment nous avons assisté à l'émergence de nouveaux espaces gérés par des artistes et d'initiatives de conservation. Ce sont sans aucun doute les germes de la scène artistique à venir".
Sources : Le Figaro, Régis Arnaud, 26/10/2023, Art Basel


Zhang Daqian, Dragon Maiden, 1948

Le flop de Sotheby’s à Hong Kong avec la vente aux enchères « A Long Journey »
Les grands collectionneurs chinois Wang Wei et Liu Yiqian avaient rassemblé 40 œuvres d'art de leur collection pour une vente chez Sotheby's Hong Kong le 5 octobre 2023. Cette vente « A Long Journey » a été largement décrite par les médias comme un échec avec un quart des lots invendus. Rappelons que Hong Kong conserve des avantages concurrentiels par rapport à la Chine continentale, du fait de l'absence de droits d'importation et d'exportation et de TVA. Pourtant, 2023 s'est avérée difficile pour le commerce international de l'art, les grandes maisons de vente aux enchères comme Christie's et Sotheby's ayant enregistré une baisse significative de leur chiffre d'affaires par rapport à 2022. Le marché de l'art chinois n'était pas dans une meilleure posture. Après une baisse notable du chiffre d'affaires en 2022, les ventes de printemps en 2023 sont restées modérées à Hong Kong, malgré le retour des acheteurs de Chine continentale et d'Asie du Sud-Est. L'exposition "A long Journey" n'a pas échappé à ces tendances baissières du marché, et le calendrier défavorable a été exacerbé par l'incertitude persistante entourant l'économie chinoise. Dans le cadre des ventes d'automne de Sotheby's, la vente de la collection Leshantang servait de contre-exemple - avec seulement 5 lots invendus -, et presque toutes les œuvres vendues dépassant leurs estimations les plus élevées, pour un total de 27,6 millions de dollars. Cette vente présentait 40 lots d'œuvres d'art chinoises, dont des peintures et des calligraphies rassemblées pendant près d'un demi-siècle par Tsai I-Ming, collectionneur taïwanais. Elle démontre que les acheteurs chinois ont toujours un fort appétit pour l'art lorsqu’il s’agit de «l'effet collection ».
Source : Mutual Art, 10 Octobre 2023

 


Lee Bul, Civitas, 2014

Un engouement pour les artistes coréens
Les marchands d’art internationaux continuent de se développer à Séoul, constate Vivienne Chow. Mais plus encore les galeries cherchent à faire connaître les artistes coréens dans le monde. Contrairement à l'époque où les galeries internationales affluaient à Hong Kong il y a une dizaine d'années pour présenter leurs artistes internationaux, aujourd’hui les galeries qui s'installent à Séoul mettent en avant leurs liens avec le monde de l'art coréen ainsi que leur intérêt pour cet art coréen, qu'il soit confirmé ou émergent.
La galerie Thaddaeus Ropac, par exemple, travaille avec Lee Bul depuis de nombreuses années et a exposé ses œuvres à plusieurs reprises dans ses galeries européennes. Elle a ajouté à sa liste d'autres artistes coréens, comme notamment l'artiste canado-coréenne Zadie Xa, qui présentera sa première exposition personnelle à la galerie à Paris en Mars 2024. L'artiste coréenne Heemin Chung a rejoint la galerie Ropac ; elle présentera une exposition dans son espace londonien aussi en 2024. White Cube, pour sa part, travaille avec Park Seo-Bo sur une grande exposition personnelle à l'automne 2024 dans le futur espace new-yorkais de la galerie sur Madison Avenue. M. Park de Whitestone faisait remarquer que le fondateur de la galerie, Yukio Shiraishi, s'intéresse depuis longtemps aux artistes coréens. Il a exposé des artistes tels que Kim Tschang Yeul et Lee Ufan aux côtés d'artistes japonais de l'après-guerre lors de l'exposition inaugurale du Whitestone Art Foundation's Karuizawa New Art Museum en 2012. Quant au jeune marchand portugais Sequeira, ce dernier pense aussi faire venir des artistes coréens en Europe. Sa galerie gère actuellement un programme de résidence d'artistes sur son site de Braga et Sequeira et espère faire venir des artistes coréens au Portugal dans le cadre de ce programme.
Source : Artnet News, 5 Septembre 2023

 

Questions à Gladys Lin, conseillère en art, sur l'état du marché de l'art asiatique
Artnet News (Vivienne Chow) a posé des questions à Gladys Lin, conseillère en art, sur l'état du marché de l'art asiatique. Gladys Lin Projects est un service indépendant de conseil en art qui se concentre sur l'art contemporain international ainsi que sur l'art moderne et contemporain asiatique. Elle est basée à Taipei.
Comment se présente le marché de l'art en Asie aujourd'hui. Certains jouent sur le très haut de gamme, en spéculant sur les choses, déclarait Gladys Lin. Il y a encore beaucoup de potentiel. Mais la vérité, c'est qu'il y a beaucoup d'incertitudes en Asie aujourd'hui, qui vont de l'économie aux conflits géopolitiques. Les clients asiatiques, du moins ceux avec lesquels je travaille, deviennent plus prudents. Certains collectionnent depuis un certain temps. Ils font leur travail, en particulier ceux qui se sont rendus compte que certaines œuvres d'art de la catégorie ultra-contemporaine n'ont pas une très longue durée de vie.
Qu'est-ce que les chiffres des ventes aux enchères ne nous disent pas sur ce qui se passe sur le marché asiatique ? Les chiffres des ventes aux enchères révèlent environ 5 % de notre marché - 95 % des artistes sont absents. Yayoi Kusama, Yoshitomo Nara et d'autres artistes du même calibre semblent être les seuls que l'on voit.
Quelle est la région à laquelle vous accordez le plus d'attention cette année par rapport à l'année dernière ? New York. C'est toujours le véritable creuset culturel. Le programme des galeries à New York est très différent du reste du monde, et les galeries ont confiance dans leurs programmes d'exposition. Les artistes asiatiques sont également plus exposés à New York. En Asie, je regarde ce qui se passe à Hong Kong. Malgré les changements récents et l'actualité, Hong Kong reste le meilleur endroit pour voir de l'art international, comparé à Séoul ou au Japon. Je m'intéresse également aux artistes basés à Hong Kong.
Source : Artnet News, Vivienne Chow, Août 2023

 

La scène artistique à Hong Kong reprend de belles couleurs
« Hongkong est de retour sur la carte », s’enthousiasmait Arthur de Villepin, lors du dernier Art Basel HK en Mars 2023. « On a l’impression que tout est possible, l’ébullition est à son comble. Ça va presque trop vite. » Arthur de Villepin a en effet ouvert avec son père, Dominique (l’ex-premier ministre français), une galerie d’art en pleine pandémie, en mars 2020. Il expose aujourd’hui dans sa galerie, répartie sur trois étages sur Hollywood Road, le grand artiste plasticien allemand Anselm Kiefer. L’exposition intitulée ‘Anselm Kiefer : Golden Age’, est tirée de la mythologie, plus particulièrement la mythologie grecque. Ainsi des chaînes de montagnes émergent de champs de feuilles d’or étincelantes. La famille Villepin a par ailleurs toujours eu des liens très forts avec l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki qui a déjà fait l’objet d’expositions dans sa galerie. Anselm Kiefer avait simultanément une autre exposition, à la galerie Gagosian HK, en 2023.

La scène artistique de Hong Kong s'est extraordinairement développée au cours de la dernière décennie, passant de quelques galeries d'art pour devenir un centre artistique international de premier plan en Asie. Cette réputation s’est confirmée par la création en 2018 du H Queen's, un espace artistique sur plusieurs étages, un building spécialement construit à Central, et qui rassemble des galeries d'art de classe mondiale telles que David Zwirner, Tang Contemporary Art, Hauser and Wirth, Pace Gallery, Whitestone Gallery. L’Opera Gallery dont le fondateur est le français Gilles Dyan est aussi installée sur Queens’Road, avec accès direct sur la rue. Les galeries Gagosian, Perrotin, Lehmann Maupin sont déjà implantées à Hong Kong depuis une dizaine d’années. D’Anselm Kieffer à Katharina Grosse à Yayoi Kusama, Zao Wou-ki ou encore Gao Xingjian, toutes ces galeries exposent tant les artistes contemporains asiatiques que les grands noms de l’art contemporain dans le monde. Ces dernières étaient très enthousiastes au vu des résultats d’Art Basel Hong Kong, après la pandémie, qui a attiré 86 000 visiteurs du 21 au 25 mars 2023. 
Hong Kong a totalisé plus d'1,16 milliards de dollars aux enchères en 2022, derrière Pékin (2,01 milliards), selon la société d'analyse Artprice. 
Ouvert récemment, en Novembre 2021, le musée M+ à Kowloon présente des œuvres des meilleurs artistes contemporains mondiaux avec une grande variété de médiums, allant des arts visuels, au design, à l’architecture. Le musée est très vaste, bien conçu, avec des vues sporadiques magnifiques sur la ville de Hong Kong. Il devrait avoir un impact sur l’ouverture à l’art contemporain de la jeune génération asiatique. Déjà on constate un nombre croissant de jeunes collectionneurs asiatiques dans les ventes aux enchères. La galeriste Sadie Coles déclarait : « M + est une révélation - un nouveau musée exceptionnel qui élève la barre en termes d’architecture et de rigueur de conservation. »

Le représentant de Hong Kong à la 60e édition de la Biennale de Venise en 2024, sera Trevor Yeung, a annoncé le musée M+ et le Hong Kong Arts Development Council (HKADC). Né en 1988 à Dongguan, en Chine, Trevor Yeung a grandi à Hong Kong. La conservatrice adjointe, Arts visuels, M+, assurera le commissariat de l’exposition.

Ma Padioleau, Août 2023

 


Blum & Poe's Booth

Débuts prometteurs pour Tokyo Gendai
La première foire d'art Tokyo Gendai (7 - 9 Juillet 2023) a connu des débuts prometteurs. Mais le Japon a encore un long chemin à parcourir pour être compétitif sur la scène mondiale. Le Japon était autrefois l'une des plus grandes nations acheteuses d'art, mais il a été stoppé lorsque sa bulle économique a éclaté au début des années 1990. Depuis lors, l'activité d'achat japonaise s'est tarie, les collectionneurs effectuant principalement des achats de moindre valeur, ne faisant des folies que pour des œuvres d'art impressionnistes et modernes de premier ordre ou pour des objets d'art et de cérémonie traditionnels japonais.
Aujourd'hui, une nouvelle génération de collectionneurs émerge sur le marché de l'art contemporain. Collectionner est devenu à la mode au sein d'un groupe de jeunes entrepreneurs fortunés pendant la période de confinement. Les enchères en provenance du Japon ont augmenté dans les trois principales maisons de vente aux enchères internationales, et les marchands japonais ont annoncé une augmentation de 28 % de leurs ventes entre 2019 et 2022, avec des acheteurs locaux représentant 81 % de la valeur. En l'absence de grandes foires internationales d'art contemporain dans le pays, Tokyo Gendai est bien placé pour répondre à cette demande croissante. 
"À cette foire, nous avons des visiteurs étrangers, ce qui est énorme. Ce n'est pas le cas à Art Fair Tokyo", déclarait Moyu Honda, de Kosaku Kanechika.
Pour Takeo Obayashi, un patron du bâtiment japonais, collectionneur d'art, "il y a beaucoup de collectionneurs au Japon, mais malheureusement ils n'ont pas vu beaucoup de grands artistes dont les œuvres sont mises en valeur dans les musées du monde entier. Il arrive donc que ces nouveaux collectionneurs japonais achètent des œuvres étranges, réalisées par des artistes qui ne sont reconnus qu'en Asie", explique-t-il.
Wahei Aoyama, fondateur de la galerie A Lighthouse à Tokyo, considère les débuts de Tokyo Gendai comme un "pas dans la bonne direction", mais remarque qu'il y a encore des limites à ce que le public japonais trouve acceptable en termes d'art contemporain. "Il y a encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne le type d'œuvres que les galeries peuvent présenter. Beaucoup de gens considèrent Tokyo Gendai comme une amélioration par rapport à Art Fair Tokyo, mais si l'on veut être un Art Basel, il faut passer à la vitesse supérieure", déclarait-il.
Source : Artnet News, 7 Juillet 2023


Anna Park

Focus sur 10 artistes ultra-contemporains originaires d’Asie
La société Artsy propose dans l’article référencé ci-après un dossier sur 10 artistes ultra contemporains originaires d’Asie. Ces dernières années en effet, le marché de l'art s'est intéressé de plus en plus à des artistes venant d'Asie et de sa diaspora. Alors que le monde de l'art s'est de plus en plus mondialisé en termes de portée et d'accessibilité, plusieurs artistes émergents de cette diaspora sont devenus de véritables succès sur le marché grâce à un certain nombre de commandes et d'expositions de haut niveau sur la scène internationale.
Dans ce dossier, Artsy en lumière deux groupes d'artistes ultra-contemporains (nés après 1974) qui illustrent cette dynamique du marché. Tout d'abord, sont présentés cinq artistes qualifiés de "nouvelles valeurs sûres". Ceux-ci ont acquis une présence à six chiffres dans les ventes aux enchères pour leurs œuvres : Chris Huen Sin Kan (HK), Raghav Babbar (Inde), Yukimasa Ida (Japon), Roby Dwi Antono (Indonésie), Anna Park (Corée du Sud) . La deuxième section présente des artistes plus "émergents" en matière de ventes aux enchères : Yuan Fang (New York), Mandy El-Sayegh (Malaisie), Egami Etsu (Japon), Kitti Narod (Thailande), Suanjaya Kencut (Indonésie). Ce dernier groupe d'artistes atteint des sommes à cinq chiffres lors des ventes aux enchères et a des pratiques en vogue qui répondent à une forte demande de la part des collectionneurs.
https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-10-ultra-contemporary-artists-asia-diaspora-market-momentum, 1er Mai 2023



Yoshitomo Nara

SOTHEBY'S A OBTENU DE BONS RÉSULTATS À HONG KONG, JUSQU'À 85,5 MILLIONS DE DOLLARS
La vente de Sotheby's à Hong Kong le 5 avril 2023 a rapporté 85,5 millions de dollars. Le lot le plus important était l'une des peintures emblématiques de Yoshitoma Nara représentant une petite fille avec une grosse tête et de grands yeux, In the Milky Lake (2012), qui a été vendue pour 100,6 millions de dollars HK (12,8 millions de dollars). Les deux lots suivants les plus élevés étaient ceux de la star japonaise Yayoi Kusama, une sculpture et une peinture, tous deux représentant ses célèbres citrouilles à pois. La peinture, A-Pumpkin (BAGN8) (2011), a été vendue pour 55,2 millions de dollars HK (7 millions de dollars), tandis que la sculpture, Pumpkin (L) (2014), a été vendue pour 62,6 millions de dollars HK (7,9 millions de dollars). Ce succès est très probablement été influencé par la popularité virale de la campagne Louis Vuitton récemment lancée, mettant en scène les pois caractéristiques de Yayoi Kusama. River at Dusk (2018) de l'artiste canadien chinois Matthew Wong s'est vendue 52,3 millions de dollars HK (6,6 millions de dollars).
Source : Artnet News, 5 Avril 2023


Yayoi Kusama

ART BASEL HONG KONG RETROUVE DE BELLES VENTES (22-25 Mars 2023)
« Plus de 86.000 visiteurs ont arpenté les halls d'exposition de la foire internationale d'art contemporain, qui a retrouvé son ampleur pré-pandémie avec des ventes de plus de 98 millions de dollars rapportées par Art Basel, deux fois supérieures à 2019 », rapporte Le Figaro du 29 Mars 2023. Parmi les œuvres vendues, une des célèbres citrouilles de l’artiste japonaise Yayoi Kusama pour 3,5 millions de dollars . « L'Asie est le marché de l'art qui se développe le plus rapidement au monde», déclarait à l'AFP Angelle Siyang-Le, la directrice d’Art Basel Hong Kong.  Hong Kong a totalisé plus d'1,16 milliards de dollars aux enchères en 2022, derrière Pékin (2,01 milliards), selon la société d'analyse Artprice. Mais les libertés individuelles ont été sévèrement restreintes dans le centre financier depuis que Pékin a imposé sa sévère loi de sécurité nationale après les manifestations pro démocratie de 2019.  L'un des avantages de la métropole chinoise est l'absence de droits de douane, de taxes sur la valeur ajoutée ou de droits de succession sur les œuvres d'art. Hong Kong constitue «le nouvel eldorado», note Artprice dans sa dernière étude: Christie's y a réalisé 8% de son chiffre d'affaires mondial sur les œuvres d'art, en 2022, Sotheby's 12% et Phillips 13%. «Le prix moyen d'une œuvre y est toujours plus élevé que partout ailleurs sur terre: 280.000 dollars», fait valoir M. Ehrmann.
Le Figaro 29 Mars 2023


Subodh Gupta

L'ART CONTEMPORAIN INDIEN AU TRAVERS D'INDIA ART FAIR 2023
Le Journal des Arts du 1er Mars 2023 fait un bilan de la 14ème édition d’India Art Fair qui a eu lieu du du 9 au 12 février 2023 à New Delhi. « Pour sa 14e édition, l’India Art Fair (IAF) a rassemblé plus de 70 galeries, indiennes pour la plupart, ainsi qu’une dizaine d’institutions privées au NSIC (parc d’exposition situé au sud de la capitale). Le nombre limité de galeries internationales (Continua, Marc Straus, Aicon et Grosvenor, entre autres) contraste avec la visibilité des sponsors occidentaux, BMW et Apple en tête, qui ont tous deux développé des projets artistiques en partenariat avec la foire. À noter toutefois que plusieurs galeries indiennes se sont internationalisées via le circuit des foires Art Basel et Frieze (Chemould Prescott Road, Experimenter, Nature Morte, et Vadehra) et l’ouverture de succursales (DAG à New York).
La présence d’artistes femmes a été particulièrement notable : aux côtés de Shilpa Gupta (Continua, Vadehra), Nalini Malani (Vadehra) et Reena Saini Kallat (Nature Morte), déjà connues en Occident, des talents émergent comme Sumakshi Singh (Exhibit 320), Tanya Goel (Nature Morte) ou Anne Samat (Marc Straus).
Dans l’ensemble, la plupart des prix étaient compris entre 5 000 et 75 000 euros : Art District XIII a vendu une toile de Smitha GS pour 8 000 euros, Nature Morte une œuvre de Reena Saini Kallat pour 22 000 euros, et Chemould Prescott Road une sculpture de N. S. Harsha pour 62 000 euros. Ce segment de marché intègre la plus grande partie des transactions. Les prix sont sensiblement plus élevés pour les stars contemporaines à l’image de Subodh Gupta et d’Anish Kapoor. Les modernistes indiens dépassent également les 100 000 euros, même si l’on constate d’importantes variations de prix en fonction de la période et du genre des œuvres.  Jaya Asokan, directrice d’India Art Fair, confirme que la majeure partie du chiffre d’affaires de la foire est constitué par les ventes d’art contemporain (en volume et en valeur). L’art moderne reste l’apanage des maisons de ventes. Les œuvres textiles avaient la part belle sur de nombreux stands de la foire, fruit d’une relecture du patrimoine indien par divers artistes contemporains. La galerie Experimenter (Calcutta, Bombay) s’illustrait particulièrement avec les œuvres textiles de Lakshmi Madhavan, Kallol Datta et Kanishka Raja.
Selon la quinzaine de galeries consultées, les ventes sont satisfaisantes et dans la dynamique commerciale lancée en 2022".
Source :  India Art Fair, une Foire Régionale, par Rémy Jarry, correspondant à Bangkok - Le Journal des Arts, 1/3/2023



Mandy El-Sayegh

NOUVELLE FOIRE ARTISTIQUE : ART SINGAPORE 2023
Singapour a longtemps joué les seconds rôles après Hong Kong sur le marché de l'art en Asie. Aujourd’hui, une nouvelle foire artistique, Art SG, vient d’ouvrir ses portes à Singapour, le 6 Janvier 2023. Son objectif, renforcer son influence croissante sur la scène artistique en pleine mutation sur le continent asiatique. Le rôle de Singapour en tant que centre international du marché de l'art ne semblait pas gagné face à Hong Kong en 2011, lorsqu'Art Basel a annoncé l'acquisition d'ArtHK. L'heure a peut-être sonné aujourd’hui pour Singapour. "On pourrait dire qu’Art Stage était trop précoce. Historiquement, la distance de Singapour par rapport à la Chine et à ses collectionneurs était considérée comme un désavantage, aujourd'hui, elle est considérée comme le seul territoire neutre d'Asie", expliquait Magnus Renfrew, co-dondateur d'Art SG. Selon M. Renfrew, le contexte géopolitique a amélioré les perspectives de Singapour. La scène culturelle singapourienne est plus mature que celle de Hong Kong en 2007, le Singapore Art Museum et la vaste National Gallery Singapore ne sont que deux de ses institutions respectées et très visitées. Selon la nouvelle directrice d'Art SG, Shuyin Yang, les galeries reprennent de l'élan depuis la pandémie et se concentrent sur deux zones : Gillman Barracks et le quartier de Tanjong Pagar autour du Singapore Art Museum. En août 2022, Sotheby's a organisé sa première vente aux enchères d'art moderne et contemporain à Singapour, invoquant une "base croissante de collectionneurs dans la région", pour un total de 24,4 millions de dollars singapouriens (environ 18 millions de dollars us), et d'autres ventes sont prévues cette année. "Il est doux-amer que tant de personnes aient quitté la Chine pour Singapour, mais cette ville est devenue une véritable plaque tournante", déclare Rachel Lehmann, cofondatrice de la galerie Lehmann Maupin, présente à Art SG. Le stand de la galerie présente des œuvres de l'artiste britannico-malaisienne Mandy El-Sayegh, de l'Américaine d'origine vietnamienne Tammy Nguyen et de la Sud-Coréenne Lee Bul. La galerie Thaddaeus Ropac présente aussi des œuvres de Mandy El-Sayegh, et d'Alvaro Barrington et Oliver Beer. Plus de 150 galeries sont représentées. Nombre d'entre elles sont internationales, comme Gagosian, White Cube et David Zwirner mais il y a aussi des poids lourds locaux que sont la Yavuz Gallery et la STPI. Art SG a aussi une autre section appelée 'Reframe', avec 8 galeries présentant l’art digital sous de nombreuses formes.
Source : Financial Times, Melanie Gerlis, 5 Janvier 2023


Sangwoo Kim

ASIA NOW: L'ART CONTEMPORAIN ASIATIQUE A L'HONNEUR
La 8ème édition de la foire d’art contemporain asiatique Asia Now a fermé ses portes à Paris le 23 Octobre 2022. Elle a reçu cette année pas moins de 27 000 visiteurs dont 9 500 se pressaient déjà le jour de l’avant-première. 78 galeries étaient représentées, 250 artistes exposés, venant de 26 pays asiatiques. De nombreuses galeries ont vendu la majorité de leurs œuvres exposées, certaines atteignant même des sommes à six chiffres. Il y avait de grands noms comme Takashi Murakami ou Ai Weiwei, mais aussi beaucoup de jeunes talents. Depuis sa création en 2015, Asia Now a ainsi fait connaître un certain nombre d'artistes visuels qui sont depuis entrés sur la scène internationale et ont même pour certains représenté leur pays lors de Biennales, comme celle de Venise.
Asia Now avait choisi cette année un cadre prestigieux, la Monnaie de Paris. Ce nouveau lieu, plus grand, permettait d’accueillir un nombre toujours plus important de galeries. Sa localisation n’en était pas moins attractive : dans le cœur historique de Paris, sur les bords de la Seine, en face de la Collection Pinault et du Louvre. Des galeries de renom représentées à Asia Now, exposaient aussi simultanément à Paris +/Art Basel, au Grand Palais Ephémère, comme Almine Rech, Nathalie Obadia, Perrotin et aussi Yeo Workshop, Yavuz, Jeanne Bucher Jaeger, De Sarthe, Frank Elbaz, Lee-Bauwens, Galerie LJ, Michael Janssen et Louis & Sack.
La 8ème édition d’Asia Now mettait en avant la céramique contemporaine. Parmi les artistes remarqués, citons le céramiste singapourien Jason Lim ou encore l’artiste coréen Sangwoo Kim. Entre autres talents, trop nombreux pour tous les nommer, retenons cependant les peintres singapouriens Jane Lee et Alving Ong, le chinois Lin Guocheng, l’artiste coréenne Chae sung pil, le franco-chinois Fu Site.
Alexandra Fain, directrice et fondatrice d'Asia Now commentait ainsi : " Asia NOW PARIS a pour objectif de mettre en lumière l'art contemporain à travers l'Asie - la géographie au sens large, les artistes, les galeries, les institutions et les collectionneurs - afin de fournir un hub européen où ils peuvent participer à une conversation plus globale pendant la Paris Art Week. Nos efforts continus pour mettre l'accent sur les différentes régions, générations et pratiques actuelles à travers les communautés artistiques en Asie positionnent Asia NOW comme la principale foire d'art contemporain dédiée aux artistes et projets panasiatiques, ainsi qu'aux diasporas asiatiques."


ShanghART Gallery

LE RETOUR DE LA TRADITION DANS L’ART ACTUEL EN CHINE
« En 2016, la campagne de Xi Jinping a propulsé la culture chinoise sur le devant de la scène – en incitant le développement du « tourisme rouge » à travers la préservation du patrimoine historique et en encourageant la population - contrainte d’oublier ses 5000 ans d’histoire pendant la révolution culturelle - à (re)découvrir sa propre culture. La mise à l’honneur de la culture traditionnelle a notamment touché les natifs de la génération Z et milléniaux chinois. Ces jeunes générations développent un profond intérêt pour la culture historique de leur pays et forgent des liens émotionnels avec son esthéthique. Revitalisation de l’artisanat à Jingdezhen, berceau mondial de la porcelaine, peinture de paysage, technologie mise au service de la tradition, témoignent ainsi d’une tendance qui marque le désir pour une nouvelle génération d’être reconnue et de rayonner en Chine, et une forme de désintérêt pour être exposé à l’international. » Toutefois l’art contemporain international – qu’il s’agisse d’artistes établis ou émergents - occupe la première place chez les jeunes collectionneurs chinois. "De culture plus occidentale, ceux-ci sont familiers avec le monde de l’art global et commence à collectionner dans une perspective internationale". Telles sont quelques unes des  constations établies par Caroline Boudehen dans son ouvrage intitulé « Le boom de l’art contemporain en Chine », paru en Octobre 2022 aux Editions de l’Aube. L’auteur est une journaliste indépendante, spécialisée en art contemporain. Elle a vécu à Shanghai entre 2015 et 2021 où, fascinée par les artistes et galeries qu'elle découvrait, s'est immergée dans l'art contemporain chinois alors en plein développement.

 

 


Chu Teh-Chun

LE RAYONNEMENT DES ARTISTES CHINOIS INSTALLES EN FRANCE
Les célèbres artistes Yan Pei-Ming, Sanyu, Chu Teh-Chun ou Zao Wou-Ki, venus s’installer en France au siècle dernier, ont ainsi bénéficié ces dernières années de l’engouement des acheteurs et collectionneurs à travers le monde. Rien d’étonnant à ce que plusieurs grandes expositions leur aient été consacrées en 2021, en France ou à Hong Kong. Une exposition inédite sur la vie et l’œuvre de Yan Pei-Ming, intitulée « Yan Pei-Ming – Au nom du père », etait ainsi présentée au Musée  Unterlinden de Colmar, du 19 Mai au 6 Septembre 2021. A travers des portraits et autoportraits, l’exposition interrogait le rapport de l’artiste avec ses origines - de Mao à la figure du père – tout en incluant les « paysages internationaux » et ceux de Shanghai. La galerie Thaddaeus Ropac à Paris, présentait par ailleurs «Autoportraits» de Yan Pei-Ming, du 19 Mai au 31 Juillet 2021. Créés au cours de ces derniers mois, ces autoportraits et natures mortes de l’exposition témoignent des sentiments de contrainte et de solitude ressentis par l'artiste pendant le confinement. L’Hôtel de Caumont-Centre d’Art, à Aix en Provence, présentaitdu 19 Mai au 10 0ctobre 2021, « Il ne fait jamais nuit », une exposition de 90 oeuvres de Zao Wou-Ki, de 1935 à 2009. L'exposition réalisée avec la Fondation Zao Wou-Ki, voulait mettre au jour un des grands thèmes de création de l’artiste : l’invention de nouveaux espaces picturaux construits à partir d’un travail sur la couleur et la représentation de la lumière. A Hong Kong, la galerie Alisan Fine Arts présente pour la cinquième fois une exposition de Chu Teh-Chun, dans le cadre du French May Arts Festival, du 13 Mai au 31 Juillet 2021. L’exposition présentait 17 œuvres de l’artiste qui mettaient en valeur ses compositions abstraites les plus iconiques et ses calligraphies.
Le rayonnement des artistes chinois installés en France, Juin 2021

 



LE MARCHE DE L'ART CONTEMPORAIN
CLASSEMENTS


Chaque année, Artprice dresse un bilan international du marché de l’art contemporain aux enchères publiques. Cette édition est basée sur l’analyse de résultats de ventes enregistrés pour des artistes classés “contemporains” selon leur année de naissance, soit les artistes nés après 1945. Ce rapport contient des classements exclusifs tel que le Top 500 des artistes contemporains par chiffre d’affaires

Artprice Le marché de l'art en 2023


Artprice le marché de l'art ultra contemporain en 2022

Artprice le marché de l'art en 2021 (Mars 2022)

Le classement des plus grands artistes contemporains asiatiques en 2020/2021

Artprice le marché de l'art contemporain 2021 Top 500 des artistes contemporains

Artprice. Top 1.000 artistes contemporains aux enchères (2000-2019)

Artprice le marché de l'art contemporain 2019 Top 500 des artistes contemporains

Artprice le marché de l'art contemporain 2018 Top 500 des artistes contemporains     

Artprice le marché de l'art contemporain 2017 Top 500 des artistes contemporains

Artprice Top 500 des artistes contemporains dans le monde 2016

 
 

MARCHE DE L'ART/CHINE/ASIE  

HURUN CHINA ART LIST 2023 Classement des 100 premiers artistes chinois
Hurun Report - Hurun China Art List 2023

HURUN INDIA ART LIST 2023 Classement des 50 premiers artistes indiens
 

 
 

LES FEMMES ARTISTES

Artprice. 20 ans d’art contemporain aux enchères (2000-2019). “No Man’s Land”. La quête de parité a gagné le monde de l’art.
Selon Amy Cappellazzo, ancienne directrice de l’Art d’Après-guerre et Contemporain chez Christie’s, le Marché “s’améliore régulièrement pour les femmes à un rythme plus rapide au cours des cinq dernières années qu’au cours des 50 dernières années".

Les meilleurs résultats de l’histoire des enchères pour des artistes femmes, Artprice, ArtmarketInsight, 31/5/2019

Les femmes artistes sous-représentées dans le monde de l'art contemporain (Juin 2018)